Moteur  QUASITURBINE  Engine

Quartier Libre 2003 - Magazine de l'Université de Montréal

Université de Montréal
INNOVER À CONTRE-COURANT -
LA QUASITURBINE
Gilles Saint-Hilaire
Propos recueillis par Samuel Auger - Septembre 2003


Gilles Saint-Hilaire, docteur en physique, a initié une activité familiale du dimanche : l’étude des moteurs. Un rituel dominical qui s’est conclu par l’invention d’un moteur qualifié par de nombreuses publications de moteur du 21e siècle : la Quasiturbine. Une trouvaille qui, sur papier, balaie du revers de la main des décennies de gloire du moteur à piston.

Quartier Libre : À quand remonte l’idée d’inventer un nouveau genre de moteur?

Gilles Saint-Hilaire : Autour de 1994, mon épouse, mes enfants et moi avions déjà monté un tableau de 14 paramètres moteurs sur lequel figuraient des commentaires sur la turbine d’avion, le moteur à piston ou encore le moteur rotatif. Nous avions donc devant nous un grand tableau qui montrait toutes les caractéristiques des moteurs en trois colonnes. Nous nous sommes alors rendus compte que dans ce tableau, on ne retrouvait aucun moteur parfait. Il y avait des imperfections et des failles dans les trois modèles, alors nous avons créé une quatrième colonne. Nous nous sommes alors demandé s’il n’y avait pas un moyen de revoir ces concepts moteurs pour faire en sorte que dans cette nouvelle colonne, on optimise le plus de paramètres possible dans une seule machine. Ce fut alors une période de deux ou trois ans où nous avons fait toute sorte d’essais. Une chose était certaine : il fallait quitter le mouvement sinusoïdal associé au moteur à piston, et même si cela était totalement à contre-courant. Conséquemment, tout concept contenant un vilebrequin a été totalement supprimé. Évidemment, tout ce qui a suivi fut plus difficile, mais nous sommes arrivés à un concept où il n’y avait plus de mouvements sinusoïdaux: ce fut la Quasiturbine.

QL : Le terrain était-il libre en recherche ou les scientifiques s’étaient déjà attaqué à optimiser les moteurs existants?

G St-H : Les gens qui travaillent autour du piston ne font que du piston, les gens qui œuvrent sur la turbine ne parlent que de turbine. Ils mettent donc beaucoup d’effort à améliorer les produits existants. Mais, nous n’avons pas trouvé une seule personne sur la planète, en dépit de nos recherches, qui voulait vraiment survoler les concepts moteurs et faire le tableau que nous avions fait. Cela nous amène à demander : comment se fait-il que la quasiturbine n’a pas été inventée auparavant? La réponse est que le modèle théorique de la Quasiturbine, au sens rigoureux, n’a pas plus de solution que la quadrature du cercle. C’est donc un moteur qui n’existe pas! Les mathématiciens qui sont arrivés devant un problème du genre ont probablement conclu que la solution était inexistante.

QL : Lorsque vous regardiez les moteurs traditionnels, y avait-il des exemples flagrants qui vous faisaient penser que ça ne fonctionnait pas?

G St-H : Dans le cas du moteur à piston, le rôle propulsif du piston est actif pendant 17% du temps alors qu’il est entraîné durant les 83% restants. Plusieurs personnes dans l’industrie ne s’étaient jamais aperçu de cette réalité, qui est pourtant loin de l’optimum!

QL : Ils n’effectuaient pas de tests pour en évaluer l’efficacité?

G St-H : Non, absolument pas. Si vous appartenez à ce milieu, il vous est très difficile de remettre en question certaines choses. Le moteur à piston, c’est la référence. Dans les conférences que je donne, les gens de moteurs et les mécaniciens sont d’ailleurs un peu vexés et choqués de voir qu’une autre technologie pourrait un jour la remplacer. Mais vous savez, il existe deux types d’innovations : celle qui permet d’améliorer une technologie en place et celle qui remplace un pan technologique complètement. Et la Quasiturbine, malheureusement, n’est pas une technologie de complément. Si nous avions inventé un truc qui améliore de 6% les moteurs à piston, nous serions sûrement mieux accueillis que lorsque nous arrivons avec une technologie qui dit «non, il faut prendre une autre voie, et voilà la machine de remplacement.»

QL : Avez-vous reçu un bon accueil des mouvements environnementaux?

G St-H : Le mouvement environne-mentaliste est décevant. D’un côté, les jeunes qui s’occupent de l’environnement sont des passionnés qui me soutiennent beaucoup. Cependant, et c’est très marqué, dès qu’un environnementaliste vient au pouvoir, les solutions ne l’intéressent plus et il met toute son énergie à écrire des règlements, à surveiller les autres. Il ne met pas dans sa mission la promotion d’une nouvelle idée, d’une nouvelle technologie. Pour ce qui est des mouvements, Greenpeace, qui est informé de la technologie, n’a jamais retourné un appel en sept ans. Ces gens veulent que la planète s’améliore mais ils ne veulent pas soutenir une technologie plus environnementale. Ils ont plutôt une approche très réglementaire.

QL : Les émissions polluantes de la Quasiturbine sont-elles plus faibles que celles du moteur traditionnel?

G St-H : Du fait d’un cycle de pression différent dans la Quasiturbine, les oxydes d’azote produits sont 500 fois moindres. Pour ce qui est des émissions de gaz à effet de serres, comme le CO2, il faut savoir que tout ce que nous allons chercher sous terre et que nous brûlons va ajouter du carbone dans l’atmosphère. Du point de vue environnemental, il faut donc mener un combat sur l’efficacité pour économiser la ressource et diminuer les concentrations dans l’air. Dans le cas de la Quasiturbine, sur banc d’essai, l’efficacité est vraiment plus grande. Quant à l’usage, si vous transportez sur 300 000 kilomètres un moteur qui est 5 fois moins lourd que les autres, vous avez fait une économie.

QL : Le débat actuel sur le protocole de Kyoto fait-il renaître un certain intérêt pour votre invention?

G St-H : On aimerait que les décideurs aient un certain sens de l’urgence, de la décision. Malheureusement, on ne voit absolument pas cela. Le fédéral vient d’annoncer l’octroi de plus d’un milliard de dollars pour des mesures touchant le protocole de Kyoto. L’argent va dans leurs institutions et nous ne sommes absolument pas admissibles à une subvention. Je dirais même qu’une partie de cet argent va servir à accroître l’hostilité. Les gouvernements, pas seulement ici mais un peu partout dans le monde, ont créé leurs propres instituts de recherches. Ils sont donc en rivalité avec leurs citoyens innovateurs et cela se reflète dans les dix années que ma famille et moi venons de passer. Regardez la structure de la recherche et de l’innovation au Québec, vous allez voir que c’est très organisé. Au Québec, il se dépense (avec les industries) pas moins de deux milliards de dollars chaque année en recherche et développement. Pourtant, lorsque j’ai rencontré M. Rochon (NDLR : ancien ministre péquiste de la Recherche, Sciences et Technologies) il y a quelques années, suite au dépôt d’un mémoire sur la politique de R&D du Québec, je lui ai dit qu’il y manquait l’essentiel : si une invention survient, que fait-on? Il a murmuré que ses fonctionnaires n’avaient pas cru bon d’envisager cette possibilité… On dépense deux milliards au Québec et on n’envisage pas la possibilité d’inventer quelque chose!

 
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